par

Henri Coussole - Matricule 3085

6éme Régiment du Génie de Terre Angers

15éme Régiment du Génie de l’Air Toul

115éme Compagnie de Marche du Génie de l’Air Hao - Totégégie

45éme Bataillon du Génie de l’Air - Base Aérienne 130 Toulouse – Balma


Essais nucléaires atmosphériques effectués en Polynésie pendant de mon séjour

date

Nom

Localisation

Mode de tir

Objectif

Puissance







Dircen

NRDC

Atkinson

Présence sur zone

18

02/07/1966

Aldébaran

Moruroa

barge

AN 52

< 200

30

petite

Contamination des Gambier

19

19/07/1966

Tamouré

Fangataufa

Mirage IV

AN 11

< 200

env 60

petite


20

21/07/1966

Ganymède

Mururoa

tour

sécurité AN 22

nulle




21

11/09/1966

Bételgeuse

Mururoa

ballon 600 m

MR 31

< 200

120

petite

HAO

22

24/09/1966

Rigel

Fangataufa

barge

fission dopée

< 200

150

petite

HAO

23

04/10/1966

Sirius

Mururoa

barge

fission dopée

< 1000

300

200/300

HAO

24

05/06/1967

Altaïr

Mururoa

ballon

militaire

< 5

petite

petite

TOTEGEGIE

25

27/06/1967

Antarès

Mururoa

ballon

fission dopée

< 200

petite

petite

TOTEGEGIE

26

02/07/1967

Arcturus

Mururoa

barge

fission dopée

< 200

petite

petite

TOTEGEGIE

Sources :

  • DIRCEN : date, noms de code, localisation, puissances fournis dans Les atolls de Mururoa et Fangataufa Volume II, p. 183-189 ou Dossier de presse SIRPA du Voyage de presse à Mururoa organisé par le SIRPA, 28-29 juillet 1995.

  • NRDC : localisations et coordonnées géographiques, puissances, objectifs donnés dans le livre de Robert Norris et alii Nuclear Weapons Databook Volume V p. 405-419.

  • Atkinson : puissances provenant du Seismological Laboratory de Nouvelle-Zélande, rapport Atkinson, p. 109-110.

  • BMR : estimation moyenne des puissances citée par le Bureau of Mineral Resources de Canberra (Australie) publiée dans le rapport Atkinson, p. 109-110.

Les puissances sont exprimées en kilotonnes. Abréviations : interm. = intermédiaire ; NC = non connue



POLYNESIE


02 juillet 1966

Explosion de la première bombe atomique Française nommée Aldébaran sur l’atoll de Moruroa. Cet essai nucléaire a provoqué une grave contamination de l’île de Mangaréva et de l’atoll de Totégégie suite à un changement imprévu de la direction des vents. L’armée achetait les légumes verts aux tahitiens de Mangaréva, dés le lendemain ils ont arrêtés tout achat de légumes verts en provenance de Mangaréva sans expliquer une telle décision. Les tahitiens, quand à eux, ont continués à consommer leur production de légumes verts et manger les poissons du lagon dans la plus parfaite ignorance de la contamination.


19 juillet 1966

Explosion de la bombe atomique Française nommée Tamouré sur l’atoll de Fangataufa.


21 juillet 1966

Explosion de la bombe atomique Française nommée Ganymède sur l’atoll de Moruroa.


21 juillet 1966


Je quitte la France pour rejoindre avec mes camarades la Polynésie Française à bord d’un Boeing 707 d’Air France nommé « Château de Dompierre ». Nous avons fait une escale de plusieurs heures à Los Angeles pour repartir à bord d’un avion DC8 Douglas aux couleurs de UTA. Aucune information sur l’explosion nucléaire du jour lors du départ de l’aéroport d’Orly ou à bord de l’avion.


22 juillet 1966

Nous arrivons à 6 heures 30 à Papéété aéroport de Tahiti-Faa’a, je suis dirigé comme tous mes camarades au camp de transit interarmes d'Arué. Je suis photographié en vue de la création du dosimètre, information donnée par le photographe militaire de la Légion Etrangère. A la visite médicale je pèse 68 kilos. Aucune information sur l’explosion nucléaire de la veille au camp interarmes de d’Arué.


23 juillet 1966

Les formalités terminées, nous rejoignons la 115è Compagnie de Marche du Génie de l'Air basé sur l'atoll de Hao Secteur Postal 91327. Nous partons à bord d’un Breguet 2 ponts depuis l’aéroport de Tahiti-Faa’a à Papéété avec une escale de plusieurs heures sur l’atoll de Moruroa, puis enfin arrivée à Hao.

atoll DE HAO « Archipel des Tuamutu »


A notre arrivée au sein de la 115éme compagnie de Marche du Génie de l’Air, nous sommes reçus individuellement par le commandant de la 115è Compagnie, le Capitaine SEZYLLE DE MAZANCOURT.


Après ses souhaits de bienvenue dans la compagnie, il nous adresse une recommandation très importante :


Interdiction de photographier les avions militaires et le Centre d'Expérimentation Atomique !





Composition du commandement de la 115éme Cie en 1966


Commandant la 115é Cie : Capitaine Sézylle de Mazancourt

Cdt adjoint la 115é Cie : Capitaine Planchon

Lieutenant Daniel Vérité

Adjudant de Cie : Adjudant Beaudouin - Sergent André

Chef section transport : Adjudant Chef Again (dit Twist) jusqu’au 31 10 66 Hao

Chef section transport : Adjudant Chef Hibert au 01 11 66 Hao

Adjoint section transport : Adjudant Paul Mairesse au 01 11 66 Hao

Chef section transport : Adjudant Paul Mairesse au 01 03 67 Totégégie

Responsable des personnels civils Adjudant Chef Bontemps

Adjoint responsable des personnels civils Sergent Chef Bagard

Responsable atelier mécanique Capitaine Planchon

Adjoint responsable atelier mécanique Adjudant Chef Loilier « dit Pépé »

Adjoint responsable atelier mécanique Adjudant Taillefer

Responsable station service Caporal Chef Lavigne



LA VIE sur l'atoll de Hao



Je suis affecté à la section transport de la compagnie. La mission de la 115éme Compagnie de Marche du Pacifique est la création de pistes d’atterrissage pour aéronefs. Actuellement sur l’atoll de Hao la piste d’atterrissage est terminée et opérationnelle.


La tenue de travail vestimentaire réglementaire est le short et la chemisette bleue ainsi que le chapeau de brousse et les rangers ou nu pied.



L'eau potable est obtenue par une usine de dessalage placée sous la responsabilité de la Légion Etrangère, l'eau est puisée dans le lagon. Jamais je n'ai eu connaissance d'analyses concernant l'eau puisée avant son traitement dans l'usine.



Lors des essais nucléaires à Mururoa nous n’avons aucune information sur le jour, l’heure. Seul indice, le rapatriement des véhicules de Mururoa sur Hao, véhicules stockés dans l’enceinte du CEA. Le prélèvement des poussières radioactives est effectué dans le nuage radioactif par les avions Vautours de l'armée de l'air. Les avions et leur précieux chargement atterrissent sur la piste d'aviation de Hao. Le container dans lequel les poussières radioactives sont confinées est chargé et amarré sur le plateau d'un camion plateau Simca convoyé par du personnel militaires, affectés au CEA sous la surveillance du personnel civil du CEA, habillés de tenues blanches, de masques à filtres à air, de gants. L'unique itinéraire terrestre permettant de relier l'aéroport au CEA passe dans toute sa longueur dans la partie habitée par les personnels militaires. Notre baraquement est situé à quatre mètres environ de l'unique route et c'est en curieux et totalement ignorant du danger que nous encourions que je me poste comme les autres militaires le long du parcours et regarde passer le convoi avec pour seule protection un short et des tongs.

Le campement de la 115è Compagnie de Marche du Génie de l'Air est situé à environ 350 mètres de l'extrémité Est de la piste d'atterrissage au niveau de la station de bus « Orly ».

Selon la direction des vents nous recevons régulièrement les gaz de combustion des réacteurs des avions de chasse ou des ravitailleurs en vol KC 135 lors des phases de décollages.

Le travail consiste à de menus travaux sans grand intérêt, mais plutôt des travaux de finitions ça et là, transport de sable, de grave depuis le concasseur qui ne fonctionne que par intermittence. Le gros travail sur l’atoll est déjà réalisé bien avant la première explosion nucléaire.


Plusieurs semaines avant la venue du Président de la République Française, le Général Charles de Gaulle, venu assister à un tir nucléaire à Mururoa. Nous réalisons un parking dans le prolongement de la piste d'aviation et contiguë à l'aire de décontamination des avions « Vautour » dont les deux appareils ont récupérés dans le nuage les particules radioactives 48 heures avant la mise en chantier. Les avions sont là, sur le parking en attente de décontamination sans protection particulière. Notre seule "protection" sur ce chantier est un ruban plastique jaune et rouge délimitant le pourtour de la zone de décontamination des avions. La distance minimale entre les avions contaminés et le personnel militaire est de quelques mètres environ, certains camarades de chantier n'ont pu s'empêcher d'aller toucher les avions passant et repassant les mains sur la carlingue.


Quelques jours après le début des travaux entrepris, des personnels spécialisés en décontamination sont a pied d'œuvre sur les deux Vautours malgré la présence du personnel de la C.M.G.A. Sur le chantier aucun contrôle du personnel par des personnes connaissant les risques liées à la contamination et veiller à notre sécurité et bien entendu aucune information spécifique au danger immédiat. Les eaux souillées et contaminées s'écoulent naturellement par infiltration vers le lagon tout proche où le personnel militaire se baigne régulièrement.

Pour les besoins du service nous passons plusieurs fois par jours avec les véhicules devant le CEA, nous voyons les personnels du CEA habillés de combinaisons blanches, quand au personnel militaire affecté au gardiennage du centre ils sont seulement habillés d'un short, d'une chemisette bleue et d'un pistolet mitrailleur. Aucune information sur les activités du CEA et aucune information sur les éventuels risques liés au activités du centre atomique.


Pendant un mois et demi j’ai rodé le moteur d’un TE25 en parcourant plusieurs fois par jours le trajet de la sablière à l’aéroport de Hao. Les après midis je m’arrêtais à l’aéroport et je buvais ma bouteille de Coca-cola au bar de l’aéroport. Au bar se trouvaient certains jours des pilotes de DC6 ou de Breguet 2 ponts avec les hôtesses de l’armée de l’air. Tout ce monde bien habillé, moi vêtu d’un short et d’une chemisette bleue, je me sentais quelque peu gêné.



11 septembre 1966

Explosion de la bombe atomique Française nommée Bételgeuse sur l’atoll de Moruroa.

24 septembre 1966

Explosion de la bombe atomique Française nommée Rigel sur l’atoll de Fangataufa.

24 septembre 1966

Premier séjour au Centre de Repos du Centre d’Expérimentation du Pacifique à Mataiéa jusqu’au 02 novembre 1966 par vol aller et retour direct Hao Papéété Hao.

04 octobre 1966

Explosion de la bombe atomique Française nommée Sirius sur l’atoll de Moruroa.

02 décembre 1966

Séjour de détente à mes frais sur l’île de Bora Bora dans une famille tahitienne. Le vol aller s’est effectué par vol DC6 Douglas, le retour par vol Breguet 2 ponts.

Date inconnue

Deuxième séjour au Centre de Repos du Centre d’Expérimentation du Pacifique à Mataiéa. Vol aller et retour direct par DC6 Douglas Hao Papéété Hao.

01 janvier 1967

Nomination au grade de caporal

Janvier 1967

Mi-janvier 1967, un détachement d’une quinzaine d’hommes part pour le nouvel atoll sous la responsabilité du Lieutenant Daniel Vérité préparer le campement avant l’arrivée de la compagnie. Le groupe part à bord du Bâtiment de Débarquement de Chars «Dives». Trois semaines plus tard le reste de la compagnie part sur le Bâtiment de Débarquement de Chars « ARGENS ».


18 février 1967

La deuxième vague du personnel de la 1115è Compagnie de Marche du Génie de l'Air basé sur l'atoll de Hao Secteur Postal 91327 quitte ce dernier à bord du BDC « Argens » pour rejoindre les premiers camarades partis un mois plus tôt à bord du BDC « Dives ». Je suis chargé par l’adjudant Mairesse de rentrer les TE25 dans la cale et les RD 615 sur le pont supérieur. Je suis également chargé de surveiller la pose des attaches sur les véhicules afin que les tubes de freins ne soient endommagés. Midi nous passons à table, le service est du style self-service sur un plateau. Je me souviens avoir commencé mon repas par une sardine à l’huile. A 13 heures 30 le BDC s’éloigne du quai de Hao, le bateau ne bouge absolument pas, il est stable. Arrivé à la passe les choses ont radicalement changé, la sardine à rejoint illico presto ses amies dans les fonds océaniques. Je prends place sur une couchette dans une coursive prés de la porte d’accès de la centrale électrique du BDC. Non loin de là l’adjudant HARTMANN d’origine eurasienne est couché sur une couchette au raz du sol encore plus malade que moi. Pendant la traversée je vais à une fontaine boire de l’eau fraîche, je sent cette eau fraîche descendre dans mon œsophage et arriver dans mon estomac vide de toute nourriture. A mon retour, arrivé à la hauteur de la couchette de l’adjudant HARTMANN cette bien fraîche est remontée à la vitesse grand V et je n’ai pu éviter se pauvre adjudant HARTMANN qui a été arrosé bien malgré lui. Le soir, sur les conseils d’un camarade, je suis monté sur le pont et me suis installé dans la cabine d’un RD 615, j’y ai passé les deux derniers jours de traversée dans de bien meilleures conditions.


février 1967

Nous arrivons enfin à Totégégie après une traversée un peu agitée pour mon estomac


Les anecdotes de la 115éme à Hao


Cette affaire s'est passée fin 1965 début 1966 bien avant mon arrivée à Hao en juillet 1966.

Un collectif s'est crée au sein de la 115éme et a organisé une grève au motif qu'ils n'avait pas suffisamment à manger. Les meneurs ont été condamnés à plusieurs mois de prisons et transférés au camp d'Arué à Papéété pour purger leur peine.

Cette histoire m'a été racontée par les anciens de la 115éme présents en juillet à Hao (Mignot, Lobner, Jacques Marion, Christian Monot et autres).

Suite à la grève déclenchée pour insuffisance de nourriture, les autres militaires ont continués l’action en soutient des quelques meneurs envoyé à la prison du camps d’Arué à Tahiti. Le responsable de la section transport se nommé Adjudant-chef AGAIN, les gars de la sections transport sifflotaient ou fredonnaient la chanson « Twist again » de manière à exacerber l’adjudant-chef et qu’il fasse le rapport au Capitaine commandant la compagnie. Les jours où les camions ne roulaient pas, l’adjudant-chef AGAIN faisait gratter la rouille des camions TE25, les chauffeurs grattaient sans entrain la rouille avec une lime à ongles.

----------------------------

Spectacles à Hao.

Le soir après le repas bon nombre d’entre nous se retrouvaient au cinéma.

Outre les « grands films » nous avions droit au traditionnel dessin animé Woody Woodpecker. http://francky81.over-blog.com/article-17634952.html (lien d’un dessin animé sur le net) pour le bonheur et le plaisir de tous. Je me souviens d’un spectacle en remplacement du film, par un fakir appelé Yvon Yva. Il avait été le premier à se faire opéré de l’appendicite sans anesthésie médicale et avait supporté la douleur seulement par l’hypnose et sur scène à Hao il s’était auto provoqué un arrêt cardiaque par l’hypnose. Un grand moment de cette soirée qui a eu lieu dans le courant du second semestre de 1966 et qui est toujours présent dans ma mémoire.

----------------------------

A la 115éme à Hao un chien qui avait élu domicile au campement. Personne ne savait d’où il venait et l’ensemble de la compagnie l’avait adopté y compris les gradés. Et puis un jour ce chien qui était blanc s’est retrouvé bariolé de bleu de méthylène. Quels étaient les coupables de cette oeuvre artistique? Il avait bien des soupçons, mais ! Et ce brave chien a lui aussi émigré vers Totégégie à bord de l’Argens.

----------------------------

Vaguemestre

Je me souviens de Maistre, dont le prénom m’échappe, arrivé avec nous en juillet 1966.

Il était rouquin et le jour de notre arrivée à Papéété il est venu à la plage avec toute la bande.

Décalage horaire oblige, il s’est endormie sur le sable et a attrapé un coup de soleil magistral.

Manque de chance encore pour lui en ouvrant une canette de Coca-Cola la capsule lui à ouvert le haut du nez. Il a été le vaguemestre de la 115éme à Hao.

----------------------------

Le dimanche aux Marions

Hao, du lundi au dimanche un chauffeur était de permanence avec un RD615 (pas question d’utiliser les 4x4 Renault) pour aller aux cuisines le matin en compagnie du caporal de semaine prendre le café au lait et les tranches de pains pour la compagnie.

Le dimanche quand il faisait beaux c’était sortie aux Marions (sablière), les sapeurs montaient dans la benne et il y en avait environ une bonne trentaine. Dans la cabine pas moins de cinq personnes avaient pris place dont trois chauffeurs de la section transport. Nous conduisions le RD615 à trois, deux sur le siège conducteur, l’un s’occupait du pédalier, l’autre du volant et le troisième s’occupait du levier de vitesses. Quand nous arrivions aux marions la piste pour accéder à la sablière était étroite et sinueuse et là un seul conduisait le véhicule jusqu’à l’arrêt complet, sécurité oblige. Ce numéro nous faisait rire, mais nous le faisions sérieusement car nous avions à l’esprit que nous transportions des camarades et il n’était pas question que nous blessions un ou plusieurs camarades. Aujourd’hui, avec le recul, même si nous l’avons fait sérieusement nous avons pris des risques incommensurables pour nos camarades qui étaient dans la benne. Pas chance jamais il n’y a eu le moindre blessé et la moindre remarque sur notre conduite par nos camarades.

----------------------------

Le cochon (porc) de compagnie que l’adjudant de compagnie (Adjudant BEAUDOIN) de la 115éme avait sous sa responsabilité à Hao. C’est l’adjudant de compagnie lui qui portait à manger. Le jour de notre départ pour Totégégie à bord de l’Argens le cochon était là, lui aussi, installé dans une cage. Mais qu’est-il devenue par la suite une fois a destination ? Mystère !


----------------------------

Garçon coiffeur

Qui se souvient d’un garçon coiffeur dans le civil originaire de Pont St Esprit qui nous faisait des shampoings à la bière Manuia ou Heineken avant de nous faire la coupe pour une canette, mais qui pour autant n’avez pas la fonction de coiffeur au sein de la compagnie.


Il a perdu le volant.

A Hao il y a un concasseur entre le CEA et la sablière dont encore aujourd’hui il reste quelques vestiges rouillés. Ce concasseur fonctionne sous la responsabilité de la section des « produits noirs », par contre un camion est nécessaire avec son chauffeur pour prendre le produit concassé et le porter à quelques dizaines de mètres pour le stoker. Le camion est un RD615 sans direction assistée et pour manœuvrer ce bijou de technologie il ne faut surtout pas oublier de bien déjeuner le matin. Un matin en manoeuvrant, les quatre boulons qui fixé le volant à la colonne de direction se sont cisaillés. Le chauffeur du camion a hélé un TE25 de retour de la sablière et est rentré à la section transport le volant à la main.



----------------------------


Lors de notre première permission au centre de repos de Mataiea du 26 octobre au 02 novembre 1966, Jean François Cachard propose de louer une voiture pour faire le tour de Tahiti. Bonne idée, nous sommes trois à adhérer à son projet. Jean François Cachard bien entendu, Christian Doyeux, sans doute Christian Junca (sous réserve) et moi-même. Le lendemain matin nous prenons le truck devant l’entrée du centre de repos pour Papéété.

Nous allons chez un Tinito, loueur de voiture qui nous propose une Simca 1000. Jean François Cachard se charge des formalités et de payer d’avance la location. Comme je suis le seul à détenir le permis de conduire le loueur de voiture établi les documents à mon nom.
Nous étions fiers de pouvoir nous déplacer par nos propres moyens et nous ne nous sommes pas privés de faire de multiples déplacements dans l’île.

Le matin du dernier jour nous souhaitons ramener le véhicule à Papéété, manque de chance nous avons la roue arrière droite crevée. La voiture est garée sur le parking du centre de repos et nous nous mettons en quête de remplacer la roue crevée. Nous avons fait tous les recoins du véhicule, pas de cric ni roue de secours. Nous téléphonons au loueur de voiture qui nous dit qu’il n’y a aucun souci il va amener une roue de secours et reprendre le véhicule en fin d’après midi. A 17 heures nous décollons pour rejoindre Hao. Nous voilà en août ou septembre 1967 après mon retour en métropole, je reçois un courrier de notre ami le Tinito loueur de voitures me réclament plusieurs centaines de francs correspondant à la location de trois jours supplémentaires de la Simca 1000, la réparation de la roue, et le rapatriement de la voiture.

Je crois que le Tinito pensait que nous avions une paye mirobolante, 50cts de francs par jours et 4 paquets de Gauloise par semaines. Le pauvre, il attend toujours.

----------------------------

Quand on a 20 ans, qu’on est à Hao, les distractions étaient peu nombreuses. Le soir le ciné, le dimanche la sablière, mais en semaine et dans la journée c’était plus difficile.
Nous avions imaginés un jeu marrant et pas cher, nous récupérions un maximum de bidons d’huile à la station de graissage, nous fermions bien les bouchons et nous les disposions sur la piste à une cinquantaine de mètres les uns des autres entre le CEA et la sablière pour être à l’abri des regards indiscrets des sous-offs ou autres.

Nous les lancions à pleine vitesse 60km/h maxi les TE25 chargés et avec la roue avant gauche nous y passions dessus. La compression de l’air dans le bidon faisait partir le bouchon vissé en émettant une petite détonation. Heureusement que notre ami LARBIT nous fournissait en bidons.

----------------------------
Il y avait une section de travail composée de travailleurs Polynésien. Ils étaient sous le commandement de l’adjudant Bontemps et du Sergent-chef Bagard, lequel est resté à Moorea lors de sa retraite.

Quand le temps est venu pour l’adjudant Bontemps de rentrer en métropole, les ouvriers polynésiens lui ont offert une très belle carapace de tortue bien polie et bien brillante. C’est le polynésien Maurice que beaucoup ont connu, qui accompagné de tous les travailleurs polynésiens lui ont apporté le cadeau au baraquement de la section de l’adjudant Bontemps attenante à la section transport, j’étais présent.

Je ne me souvient plus de la date a laquelle s’est passé cet incident à Hao qui aurait pu avoir des conséquences graves pour les deux sapeurs de la 115éme.

----------------------------

Un jour j’ai été envoyé vider la benne d’un TE25 dont la terre était restée plusieurs jours dedans et sous la pluie. L’adjudant de la section m’avait donné un petit jeune arrivé fraîchement de métropole et qui se nommé : André MICHELIN. Je l’ai fait asseoir sur le siège arrière dans la cabine monoplace et nous sommes partis du côté du campement du Train.

Un chauffeur du train que je connaissais de vue et qui habituellement conduisait un Berliet « Gazelle » est venu nous faire voir où l’on devait vider le chargement. J’ai reculé et j’ai commencé à lever la benne. Heureusement pour nous le chauffeur du Train est resté devant le TE à quelques mètres. Je voyais le gars s’éloigner tout doucement du TE et ce sans bouger. En une fraction de seconde j’ai réalisé que le chargement ne descendait pas dans la benne et que le camion se lever pour basculer en arrière et faire un « soleil ».

J’ai dit à André Michelin de bien se tenir que nous allions êtres secoués, j’ai inversé la manette de levage de la benne et le camion est retombé sur ses roues avant ainsi que la benne sur le châssis dans un grand bruit. Inutile de dire que une fois les roues au sol j’étais pour le moins heureux car nous sommes passés très prés d’une catastrophe. J’ai demandé à Michelin s’il s’était aperçu du problème, il m’a répondu que non. Nous avons fini par vider notre chargement par petites touches de levage de la benne et nous sommes rentrés à la section transport située devant le réfectoire des hommes de troupes.

----------------------------

Surcharge de travail au bureau de compagnie de la 115éme à Hao


Il faut croire que les agents affectés au bureau de compagnie à Hao avaient une surcharge de travail. Le 1er janvier 1967 je suis nommé au grade de caporal. De retour en métropole je suis affecté au 45éme BGA de Toulouse Balma. Je suis surpris de ne pas avoir de promotion au grade de caporal chef et j’en fais part au commandant de la 13éme Compagnie le Capitaine de Cressenville. Ce dernier m’assure que l’oubli va être réparé rapidement et le 1er avril 1968 je suis nommé au grade de caporal. Mon étonnement est encore plus grand de me voir nommé pour la seconde fois au même grade. Je retourne voir mon Capitaine de compagnie et lui explique que ma double nomination n’est pas dans la normalité des choses. Le Capitaine me dit qu’il va demander à la 115éme Cie la confirmation de ma nomination du 1er janvier 1967. En quelques jours la confirmation à la demande arrive et comme explication « les sapeurs affectés au bureau de compagnie ont omis de noter sur le livret militaire de l’intéressé la nomination au grade de caporal en date du 1er janvier 1967 » (certainement par surcharge de travail) et le 1er mai 1968 je suis nommé au grade de caporal-chef.


Gérard Gadaud : Se pourrait-il que je sois responsable de cette bévue?
En janvier 1967, j'étais affecté depuis un peu plus d'un mois au bureau de compagnie.
Si c'est moi le responsable, alors c'est peut-être le fruit de mon inexpérience.
Et de toute façon je te fais mes excuses au nom de mes anciens collègues de bureau.


Qui que ce soit qui ait commit cette bévue cela n’a plu aucune importance, il y a 43 ans de cela et le délai de prescription est dépassé. De plus n’ayant plu fait carrière dans l’armée, j’absout toutes les erreurs, amen.

----------------------------

Met de l’huile !

Nous sommes toujours à Hao la base rapprochée et la base des aventures. Station service du 115éme CMGA, nous sommes dans le premier semestre de 1966, un RD615 est sur le pont pour son entretient, vidange moteur et boite à vitesses. Un malentendu éclate entre le caporal-chef Lavigne d’origine Basque responsable de la station service et l’adjudant-chef Loilier dit « Pépé » décédé il y a quelque mois. L’accrochage verbal est selon les anciens présents à cette période qualifié de rude, chacun peut se souvenir des éclats de voix de Pépé quand la température intérieure monte. Une fois la tension retombée, les bouchons de vidanges sont remis en place, carter moteur et boite à vitesses. Le caporal-chef remet de l’huile dans le moteur et oublie de mettre de l’huile dans la boite à vitesses. Ce n’est que trois ou quatre jours après que le caporal-chef s’est aperçu de son oubli, bonjour l’ambiance entre la station et l’atelier.


Pactat chauffeur ou pas chauffeur ?

Pactat figurait dans l’effectif de la section transport lorsque nous étions à Hao. Pactat était affecté chauffeur du Commandant de Compagnie Sézylle de Mazancourt, il ne venait pas au rapport de 8 heures ou de 14 heures avec la section transport, ne dormait pas dans les chambres des chauffeurs de la section transport, Pactat était le fantôme de la section. L’ensemble des chauffeurs de la section ont demander à l’adjudant chef Again responsable de la section transport que Pactat qui était nous semble t-il au même titre que nous dorme dans les chambres chauffeurs et assiste au rapport avec la section. Cela n’a pas été du goût du Commandant de Compagnie Sézylle de Mazancourt pour qui Pactat était son protégé et a été affecté dans la journée aux bureaux de la compagnie. Circulez il n’y a plus rien à voir.

----------------------------

Alors t’a vu Charles ?

Septembre ou octobre 1966 un ou deux jours avant le tir d’une bombinette atomique.

Nous étions dans notre tenue beige, dite de sortie, bien alignés avec l’espacement réglementaire entre nous le long de la route longeant le lagon. Une fois la mise en place faite un sous-officier (je pense à l’adjudant de Cie Beaudoin sans doute) nous à dit « Si vous ne voulais pas saluer l’homme, saluez le drapeau Français ».

Puis subitement une DS19 noire arrive en trombe de la route longeant la piste d’aviation. Toutes les mains droites se sont levées, les doigts bien tendus et portés à hauteur de la tempe droite de la tête. Seuls sont autorisés à ne pas saluer les personnes qui veulent prendre des photos. Alors j’ai pris mon appareil photo, j’ai fait semblant de faire une photo pour ne pas saluer, dommage pour le souvenir.

Le chauffeur de la voiture coincé de chez coincé, le grand Charles assis à l’arrière de la voiture passe à 60 ou 70 kilomètres heures pour se diriger au faré spécialement construit pour sa venue sur l’atoll de Hao, je n’ai pas remarqué qu’il ai eu un regard pour les gars placés sur le bord de la route le saluant pour son arrivée.

Pas de menu spécial sortant de l’ordinaire pour la troupe, nous étions déjà gavés de particules radioactives, alors faut pas trop en demander.


Totégégie



L'atoll est situé face à l'île de Mangaréva et de deux villages Polynésiens Rikitéa et Takou à 8 minutes de traversée en baleinière sur la rive opposée du lagon. L'atoll est balayé en permanence par des vents soutenus venus du grand large.


Notre mission, construire une piste d'aviation de 3500 mètres de long, pour cela nous devons abattre des centaines de cocotiers qui se trouvent sur l'emplacement de la piste et des futurs bâtiments. Tous les jours nous consommons sans aucune restriction les cœurs de cocotiers en vinaigrette pendant de deux mois.

Cette consommation se fait sans nous poser la moindre question concernant la qualité du produit, pour nous il ne fait aucun doute que nous ne courrons aucun danger, les officiers de notre compagnie interdirait toute consommation de cœurs de cocotiers au réfectoire des hommes de troupes installé sous des tentes, mais également au mess des officiers et sous-officiers.


Sans compter sur les milliers de mètres cubes de terre végétale que les bulldozers poussent tous les jours en soulevant de la poussière véhiculée par le vent, les chargeurs reprenant cette terre végétale pour la vider dans la benne des TE 25 où là encore des nuages de poussière s’en dégage. Lors du déchargement de la terre de la benne du camion, un nuage de poussière se développe à nouveau et parfois suivant la position du véhicule par rapport au vent la poussière emplissait la cabine du camion qui pour la plupart sont dépourvus de pare-brise à l’avant et à l’arrière de la cabine. A la fin de la journée nous sommes couvert de poussière, nous avons, malgré nos précautions, respirées à plein poumon cette poussière contaminée par les retombées radioactive sans aucune prévention et information.

Nous vivions sous la tente, sans électricité, sans eau courante. Nous récupérons l'eau de pluie et nous la stockons dans des bidons de 200 litres à ciel ouvert. Cette eau est utilisée pour la toilette en fin de journée. L’eau ainsi récoltée est peut être contaminée par retombées de particules ionisantes. Quand l'eau se fait rare, je me lave après le travail au trichlore avec pour effet immédiat et bien visible la perte des poils sur les jambes et les bras sans compter d’éventuels effets secondaires à long terme. Sur l’atoll il n’y a pas service médical, un camarade Francis Vals originaire de Perpignan accidenté à l’avant bras droit au quai de Rikitéa est resté trois jours sans soins dans l’attente de l’arrivée de l’hydravion Catalina pour le rapatrier sur un hôpital.

Aujourd'hui avec le recul et les connaissances acquissent, je me pose la question de savoir si ces cœurs de cocotiers étaient contaminés par des retombées de particules ionisantes, si l'eau du lagon était exempte de particules ionisantes dans laquelle après le repas nous lavons notre gamelle avec du sable bordant le lagon en guise d’éponge, et que nous rincions avec l’eau du lagon, eau dans laquelle nous aimons nous baigner pour nous rafraîchir, si le matériel dont nous nous servions tous les jours est exempt de particules ionisantes, si le sable sur l'atoll sur lequel nous nous allongions les jours de repos était exempt de particules ionisantes et si les centaines de mètres cubes de terre que nous avons remués provoquant beaucoup de poussière étaient exempt de particules ionisantes ?


Aujourd’hui qui peut apporter des réponses concrètes et fiables quarante ans après et affirmer qu'aucune contamination épidermique, par inhalation ou par ingestion de particules ionisantes ne c'est produite. Je reste sous la probabilité d'une contamination ionisante que je ne peux affirmer détecter et en apporter la preuve et que aujourd’hui personne ne peux affirmer et apporter la preuve que rien ne c’est passé et qu’il n’y a eu aucune contamination par des particules ionisantes.

Sur l'atoll de Totégégie jamais d'information sur les risques liés aux essais nucléaires et aucune remise de dosimètre. Je ne connais pas la position géographique de l'atoll par rapport à l'atoll de Mururoa ou de Fangataufa où se déroulaient les tirs nucléaires, d'autant qu'il était mal vu de poser des questions sur les tirs nucléaires. Pour ma part lors d'un retour en avion de Bora-Bora à Totégégie, nous avons fait une escale de plusieurs heures sur les atolls de Mururoa puis Fangataufa où nous avons embarqués sur un caboteur pour nous débarquer sur l’atoll de Totégégie.

Durant mon séjour sur l’atolls de Totégégie je n'ai jamais vu ou entendu dire que du personnel militaire ou civil évaluait quotidiennement la qualité de l'air, de l'eau du lagon, de l'eau de l'océan et encore moins de détecter les éventuelles retombées de particules ionisantes sur la végétation environnante, sur le matériel que nous utilisions dans les actes de travail de tout les jours, ou tout simplement sur le sable des plages de l'atoll.


Date inconnue

Troisième séjour au Centre de Repos du Centre d’Expérimentation du Pacifique à Mataiéa.

Départ de Totégégie à bord du bâtiment « Anjou » pour Moruroa puis par vol direct de Moruroa à Papéété. Départ de Papéété par vol direct Breguet 2 ponts pour Moruroa puis transfert à bord du bâtiment « Berry » pour Totégégie.


05 juin 1967

Explosion de la bombe atomique Française nommée Altaïr sur l’atoll de Moruroa.



27 juin 1967

Explosion de la bombe atomique Française nommée Antarés sur l’atoll de Moruroa.


02 juillet 1967

Explosion de la bombe atomique Française nommée Arcturus sur l’atoll de Moruroa.


20 juillet 1967

Départ de Totégégie à bord du bâtiment « Berry » pour Fangataufa, puis Moruroa puis par vol Breguet 2 ponts avec escale Hao et Papéété. Au jour du départ je pèse 58 kilos, j’ai donc perdu en une année 10 kilos.


Les anecdotes de la 115éme à Totégégie


Un soldat de la 115 qui avait déserté la compagnie et le campement de Totégégie durant l'hiver Austral 1967, Jean Pierre Comes le seul barbu à la Cie, originaire d'Agen. Il était parti pendant plusieurs jours au début de 1967. Il avait traversé la passe sud et avait vécu sur cette partie de l'atoll. Il avait découvert un ancien emplacement de ce que nous avons appris être une ancienne léproserie.

Sa seule punition (nous n'avions pas de prison) par le Capitaine Sézille de Mazancourt, fut de rester debout une matinée à côté du mât du drapeau devant le bureau de compagnie.

----------------------------

A Totégégie début 1967 pratiquement tous les jours à midi nous mangions des cœurs de cocotiers en vinaigrette ? Personne ne se souvient qu’on nous ait informés que ces cocotiers étaient contaminés par les retombées radioactives !

Si personne n’a entendu parlé de la contamination de l’atoll de Totégégie et de l’île de Mangaréva en juillet 1966 ou février 1967, c’est que les autorités militaires de cette époque ont tenu les informations secrètes.


En effet, le tir de la bombe « Aldébaran »du 02 juillet 1966 avait déplacé plusieurs personnalités sur l’île de Mangaréva pour assister au tir de la bombe au petit matin. Lorsque le champignon atomique c’est formé il a été poussé par les vents sur Mangaréva et bien entendu sur Totégégie.
Tout ce beau monde, Gaston Flosse le premier et natif de l’île, sont partis de Mangaréva sans rien dire, alors qu’un Tamara était prévu pour le midi.

Aujourd’hui il suffit de se référer aux enquêtes menées par les équipes de France3 Thalassa notamment à l’excellent reportage intitulé « Gambier, sous le vent nucléaire ». Cette enquête révèle la contamination et le peu d’intérêt que le gouvernement et les autorités militaires avait des personnels civils et militaires de cette époque, l’important était que la France se dote coûte que coûte de la bombe atomique.

Nous avons servis, à notre insu, de cobayes en milieu contaminé.

Pendant de longues années je me suis posé la question a savoir si les cocotiers étaient contaminés. Si l'on reprends une enquête de Thalassa sur les Gambier la réponse est explicite, une contamination à eu lieu lors d'un tir en juillet 1966 et six mois plus tard nous posions les pieds sur le sol de Totégégie, nous y avons mangés les coeurs de cocotiers et remué des milliers de mètres cubes de terre.
J’ai posé la question à Bruno BARILLOT par mail, voici la réponse.

----- Original Message -----
From: "Coussole Henri" <henri.coussole@free.fr>
Sent: Monday, September 26, 2005 8:28 AM
Subject: Retombées nucléaires
Bonjour Bruno,
J'aimerai avoir la réponse sur une question qui me travaille l'esprit depuis plusieurs décennies si tu ne peut y répondre.
Question : Le 2 juillet 1966, lors d'un essai nucléaire à Mururoa les vents ayant mal tournés, c'est île de Mangaréva qui a pris la contamination. Cette contamination de particules radioactives combien de temps est-elle active sur les plantes et sur le sol, et cette contamination peut-elle pénétré dans les tissus de la plantes (ex: cocotier) et combien de temps est-elle active à l'intérieur des fibres du coeur de l'arbre.
Je te remercie par avance de la suite que tu vas donner à ma question.
Cordialement, Henri.

----- Original Message -----
From: "aven" <aven@aven.org>
To: <henri.coussole@free.fr>
Sent: Tuesday, September 27, 2005 9:12 AM
Subject: Re : Retombées nucléaires

Cher ami
Une explosion nucléaire projette dans l'atmosphère des dizaines de radioéléments qui ont des "comportements" très différents selon leur nature. Certains sont gazeux comme l'iode 131 par exemple qui se fixe sur la thyroïde à de très grandes distances car il est emporté par les vents, mais sa "demi vie" est de 8 jours, ce qui signifie qu'il faut environ 80 jours pour qu'il ne soit plus nocif.

D'autres sont "lourds" (mais pulvérisés et donc susceptibles d'être emportés au loin par le nuage) comme le plutonium dont la demi-vie est de 24 400 ans... Il faut donc attendre 10 demi-vies pour que ce plutonium ne soit plus actif ! D'autres et ce sont les plus importants tels le césium 137 et le strontium 90. Le césium 137 est un homologue chimique du potassium, c'est-à-dire qu'il remplace de potassium que le corps humain absorbe par l'alimentation, il se fixe sur les muscles ; mais le césium est radioactif et sa demi-vie est de 30 ans (donc 10 demi-vies pour qu’il ne soit plus «actif» ! Le strontium 90 est l'homologue radioactif du calcium et se fixe sur les os comme le calcium.

Sa demi-vie est de 28,5 ans.
Beaucoup d'autres radioéléments éjectés par une explosion nucléaire ont une demi-vie très courte (de quelques heures à quelques jours) et sont donc inactifs au bout de quelques dizaines de jours.
A Mangaréva, on trouvera encore probablement du césium et du strontium dans la végétation et dans les sols.
Bien à vous Bruno Barrillot

----------------------------

A Totégégie il y avait parfois pour le désert du fromage. Avec mon camarade JARECK, dont j’ai oublié le prénom, nous nous mettions seuls à une table un gros pain de 800grs chacun et un beau morceau de Cantal vieux de chez vieux de deux ou trois kilos. Nous faisions notre repas uniquement avec le fromage et comme il n’y en avait pas souvent nous partagions en deux le morceau restant et nous l’emportions chacun sous notre tente. Plusieurs kilos restaient sur les tables, ils ne trouvaient pas preneurs et partaient tout bonnement à la poubelle. Il est vrai qu’à la 115éme nous avions ce qu’il fallait sur la table, nous n’avons jamais crié famine, cela ne m’a pas empêché de perdre 10 kilos en un an. Aujourd’hui, il me faut toujours un an, mais juste pour perdre quelques grammes.

----------------------------


Plantage de TE25

Totégégie : 1er semestre de l’année 1967, le chantier bat son plein, une bonne partie de l’atoll est déboisé mais il reste beaucoup à faire.
Les repas préparés par la Légion Etrangère sont copieux, de bonne qualité et souvent bien arrosés. C’est la mésaventure qui est arrivée à mon camarade de chambrée et chauffeur de TE25 lui aussi.
Marcel Royer, c’est de lui qu’il s’agit, à un jour bien arrosé le repas de midi, à 14 heures à la reprise du travail de l’après midi Marcel était en surchauffe, à la limite de faire péter le joint de la calotte crânienne.


Nous étions trois ou quatre TE25 et un Trax et allions sur le chantier par la piste longeant le lagon la largeur de la piste ne permettant pas de se doubler. Marcel trouvant que la vitesse était trop basse, donna un coup de volant à gauche pour emprunter la plage le long du lagon parallèle à la piste. Marcel a bien accéléré la vitesse de son TE25 mais arrivant à un endroit le sable était mou et Marcel a planté le train arrière du TE25. Heureusement la benne était vide et Joël Leterme chauffeur du Trax a passé le godet sous la benne, a soulevé le TE25 comme une plume et l’a poussé jusque sur la piste. Et Marcel est repartis calmement sur le chantier en notre compagnie, nous étions fou de rires.

Totégégie, le matin sous la tente, au réveil une surprise nous attendait.
La nuit a été calme, pas de vent, rien d’anormal, pas le moindre bruit qui nous ait sorti du sommeil.

Au réveil, la première des choses que tout le monde fait c’est de mettre ses chaussures ou tongs.

Pas la moindre chaussure ou tong sur le coté du lit. Le sable est bien propre, bien aplatit.

Nous avons cherché nos chaussures et nous les avons retrouvés entassées tout au fond de la tente les unes contre les autres.

Qui donc s’était permis de nous déménager nos chaussures, qui donc avait pénétré sous notre tente qui n’était du reste jamais fermée.

L’eau du lagon voilà la coupable, dans la nuit l’eau du lagon est montée de 50 centimètres environ et avait envahit les tentes emportant tout ce qui était au sol. Personne ne nous a expliqué le pourquoi du comment du phénomène.


Explication de Gérard Gadaud :

Il me semblait qu'on avait expliqué ça par une grande marée, si quelqu'un se souvient de la date on pourrait peut-être savoir si ça correspond à une marée quand la Lune et le Soleil sont dans l'alignement de la terre, sinon ce serait dû à un séisme

----------------------------

Je ne me souviens pas de la date, mais cela doit se situer entre les mois d’avril et mai 1967 à Totégégie. Cette semaine là, j’étais caporal de semaine me semble t-il. Un bâtiment de la Royale ou marine nationale est arrivé en fin d’après midi dans le lagon, il devait s’agir du Berry ou de l’Anjou. Il est resté au mouillage à quelques centaines de mètres du rivage, Totégégie n’étant pas encore équipé d’un quai. Le capitaine de la Compagnie Sézylle de Mazancourt me désigne pour aller chercher les nouveaux arrivant qui sont à bord du bâtiment avec une baleinière pilotée par un légionnaire. Moi qui avais passé des heures horribles à bord de l’Argens pendant la traversée de Hao à Totégégie, cela n’étais pas un bon présage pour mon estomac.

Vers les 19 heures me voilà parti avec mon pilote légionnaire, pas très parleur mais très bon pilote. Le lagon est un peu agité à mon goût mais bon on fera avec. Arrivé prés du bâtiment, le pilote de la baleinière s’est bien positionné le long de la coque juste sous la passerelle. J’ai été le premier à accueillir les nouveaux arrivant, nous avons fait cinq ou six transbordements, le dernier presque à la nuit tombante. Tout s’est bien passé, pas la moindre nausée, comme quoi lorsque on est absorbé par son travail on oubli ses problèmes.
Merci encore à mon pilote de la Légion qui savait à merveille prendre les vagues et le bonjour amical à tous les sapeurs que j’ai accueilli ce soir là.

----------------------------

Quelqu’un a dit à Totégégie « le soir à marée basse, sur le corail il y a des langoustes ».
Alors un jour nous avons décidés de nous rendre à la chasse à la langouste. Nous sommes partis un soir, la nuit tombée, à marée basse bien entendu, équipés de lampes Colman chercher des langoustes.

Nous avons cherchés comme des malades sur le corail à la recherche d’hypothétiques langoustes, qui, s’il y en avait, devez nous voir arriver à 500 mètres et se mettre à l’eau sans nous attendre.
Les lampes Colman éclairés tellement fort qu’elles nous éblouissaient et nous n’y voyions rien. Au bout de trois heures de recherche, nous sommes rentrés à la tente et nous coucher. Pas de langouste bien sûr a se mettre sous la dent, mais bon, on peu rêver quand on est jeune.

----------------------------

A Hao nous avions des douches, mais à Totégégie c’était autre chose, cela ressemblait à du camping sauvage organisé.

A la section transport le long de la baraque, nous avions installés des bidons de 200 litres d’huile vides et propres pour récupérer l’eau de pluie. Parfois et plutôt souvent, l’eau de pluie manquée dans les bidons. Comme nous n’avions pas de savon pour eau de mer nous nous lavions avec du trichlore. Là, la saleté ne résistait pas, mais les poils des jambes et des bras non plus. Si bien qu’un mois après nous étions épilés des jambes et des bras, pour l’époque nous étions au top.

----------------------------


Accident lors de la première visite des sapeurs de la 115éme à Rikitéa où le caporal-chef Francis Vals avait eu l'avant bras droit coincé entre la baleinière et le quai. Il avait été quelques jours plus tard évacué sur un hôpital. Cette semaine là, j'étais caporal de semaine.

----------------------------


Fraîchement sorti de l’école de sous-officier de Saint-Maixent, le sergent Aubert est arrivée tout beau sur l’atoll de Totégégie. Originaire de Perpignan il avait joué au rugby sans doute à Perpignan section cadet et se considérait comme un dieu. Un matin pendant le déjeuner sur le chantier de Totégégie, il y avait un sapeur originaire des environs d’Agen qui était très copain avec le sergent Aubert. Pendant le déjeuner sans raison apparente le sergent Aubert a asséné un violent coup de poing sur la mâchoire de ce sapeur. Ce coup de point a mis fin à l’amitié qui rapprochait ces deux hommes. Après mon retour à la vie civile, j’ai eu l’occasion de revoir un l’ex sergent de la 115éme à la Brasserie des Platanes à Carcassonne où il faisait son spectacle de petit caïd. Il était vendeur en immobilier chez un promoteur de Perpignan. Ce brave garçon, selon la presse locale, aurait vendu plusieurs fois les mêmes terrains à bâtir à plusieurs clients et lorsque l’affaire s’est découverte il serait parti se mettre au vert avec femme et bagages dans un pays d’Amérique Latine.

----------------------------


21 juillet 1967

Formalités avant le départ au camp interarmes d’Arué.

25 juillet 1967

Départ de Tahiti Faa’a à 23 heures 05 par vol UTA Tahiti-Paris avec escale à Boston.

27 juillet 1967

Formalités au centre de la Porte de Clignancourt, puis affectation à la 7éme garnison de Marseille et retour à la maison pour 45 jours de permission.

Aujourd'hui je pense que nos officiers de la 115e CMGA n’avaient aucune compétence en matière nucléaire et n’avaient aucune information sur les risque liés aux essais nucléaires puisque tous les officiers portaient la même tenue que le personnel militaire mais de couleur beige clair, les sous-officiers et hommes de troupe des vêtements bleu et ne prenaient aucune mesure de sécurité même pour eux-mêmes.

Juillet 1967 je quitte l’atoll de Totégégie pour Papéété en vue de mon retour en métropole. Durant mon séjour pas d'affection particulière, si ce n'est une rage de dents et un éclat d'acier dans l'index droit, mais je ne pèse plus que 58 kilos, je souffre de selles liquides chroniques qui dureront plusieurs années après mon retour au foyer.

Durant mon séjour sur les atolls, pas de suivit médical à signaler même à titre préventif sur le site de Hao, de Totégégie ou à Papéété, encore moins à Toulouse lors de mon affectation au 45ème Bataillon du Génie de l'Air de Balma dans la banlieue de Toulouse.

Jour de notre départ de Totégégie


Base aérienne 130 de Toulouse-Balma

15 septembre 1967

Affectation à la 13éme Cie section auto-école Formation Rationnelle Accélérée des Conducteur.

01 avril 1968

Nomination au grade de caporal

01 mai 1968

Nomination au grade de caporal-chef

31 août 1968

Fin de contrat

Mes affectations successives


Lieux

Corps d’armée

Arrivées

Départs

Divers

N° matricule 3085










Angers Maine et Loire

Compagnie d’Instruction du Génie de Terre

6éme Régiment du Génie

02 septembre 1965

27 décembre 1965

Affecté à Anger






Toul Meurthe et Moselle

15éme Régiment du Génie de l’Air

30 décembre 1965


Affecté à Toul






Narbonne Aude

Base Aérienne 944 Montmorency

15 mars 1966

05 mai 1966

Affecté à Narbonne (Base radar)






Toul Meurthe et Moselle

15éme Régiment du Génie de l’Air

06 mai 1996

20 juillet 1966

Affecté à Toul






Départ Paris Orly Sud Los Angeles

Vol Air France Boeing 707 via Los-angeles

21 juillet 1966

21 juillet 1966

(Château de Dompierre)






Départ de Los Angeles Tahiti Faaa

Vol UTA DC8 Douglas

22 juillet 1966

22 juillet 1966







Départ de Tahiti Faaa

Vol Bréguet Papéété Mururoa Hao

23 juillet 1966








Hao Archipel des Tuamotu

115éme Compagnie de Marche du Génie de l’Air

23 juillet 1966

18 février 1967

Secteur Postal 91 327






1er repos au Centre de Mataiea

Vol aller et retour direct Hao Papéété Hao

26 octobre 1966

02 novembre 1996







Séjour à Bora-Bora

Vol Hao Bora Bora DC6 Douglas

Bora Bora Hao Bréguet 2 ponts (pont inférieur)

02 décembre 1966

04 décembre 1966







2éme repos au Centre de Mataiéa

Vol Hao Papéété DC6 Douglas

Vol Papéété Hao DC 6 Douglas

Inconnue








Transfert de Compagnie

Hao vers Totégégie B.D.C. Argens

18 février 1967

23 février 1967







Totégégie Archipel des Gambier

115éme Compagnie de Marche du Génie de l’Air

23 février 1967

04 juillet 1967

Secteur Postal 91 327






3éme repos au Centre de Mataiéa

Départ de Totégégie

Totégégie Mururoa bâtiment Anjou

Mururoa Papéété Breguet 2 ponts

Papéété Mururoa Breguet 2 ponts

Mururoa Totégégie bâtiment Berry

Inconnue








Départ de Totégégie

Totégégie Fangataufa bâtiment Berry

Fangataufa Mururoa bâtiment Berry

Mururoa Hao Papéété Breguet 2 ponts

20 juillet 1966

20 juillet 1966







Papéété

Camps Interarmes de Arué

21 juillet 1966

25 juillet 1966







Départ Tahiti FAAA

23h 05 Vol UTA vers Paris via Boston

25 juillet 1966

27 juillet 1967








Affecté à la 7éme CAR de Marseille

25 juillet 1967

15 septembre 1967

Affecté à Marseille






Métropole

Congé de fin de campagne

28 juillet 1967

15 septembre 1967







Toulouse Balma (Ballon)

45éme Bataillon du Génie de l’Air (F.R.A.C.)

16 septembre 1967

31 août 1968

Affecté à Balma et fin du contrat













TEMOIGNAGE



Je soussigné, Coussole Henri, demeurant à La Hount 11500 St Julia de Bec, certifie par la présente avoir séjourné en Polynésie Française et affecté à la 115éme Compagnie de Marche du Génie de l’Air du 21 juillet 1966 au 18 février 1967 sur l’atoll de Hao et du 19 février 1967 au 04 juillet 1967 sur l’atoll de Totégégie, archipel des Gambier.


Lors de mon arrivée sur l’atoll de Hao, le commandant de la 115éme compagnie, le Capitaine Sézylle de Mazancourt m’informe de l’interdiction de photographier les « Vautours » et les installations du CEA situés à l’Est de l’atoll. Il ne me fait part d’aucune information touchant le nucléaire notamment en cas d’accident radioactif. Les militaires ne portent pas de tenue spéciale, la tenue courante et réglementaire sont le short, la chemisette à manches courtes, le chapeau de brousse et pas de dosimètre. Durant mon séjour à Hao pas de suivit médical particulier à l’hôpital militaire.


Lors d’essais nucléaires, des prélèvements de poussières radioactives dans le nuage radioactif sont effectués par les avions « Vautours » de l'armée de l'air. Les avions atterrissent sur la piste d'aviation de Hao. Le container dans lequel les poussières radioactives sont confinées est chargé et amarré sur le plateau d'un camion « Simca » convoyé par du personnel habillés de tenues blanches, de masques équipés de filtres à air et de gants. L'unique itinéraire terrestre qui permet de relier l'aéroport de Hao au CEA passe dans toute sa longueur dans la base militaire. Notre baraquement est situé à quatre mètres environ de l'unique route. Nous étions postés le long du parcours à regarder passer le convoi avec pour seule protection un short. Le camp de la 115è Compagnie de Marche du Génie de l'Air est situé à environ 350 mètres de l'extrémité Est de la piste d'atterrissage. Selon la direction des vents nous recevons régulièrement les gaz de combustion des réacteurs des avions de chasse ou des ravitailleurs en vol KC 135 en phase de décollage.


En février 1967 notre compagnie 115e compagnie de marche du Génie de l’Air est transférée sur l’atoll de Totégégie distant de quelques kilomètres de l'île de Mangaréva dans l'archipel des Gambier soit environ huit minutes de traversée en baleinière. Notre mission est de construire une piste d'aviation. Nous abattons des centaines de cocotiers qui se trouvent sur l'emplacement de la future piste et des bâtiments prévus. Tous les jours nous avons consommé à outrance des cœurs de cocotiers en vinaigrette et ce pendant les deux mois suivant notre arrivée. Cette consommation est faite de manière normale, confiant dans la qualité du produit. Personne ne nous a mis en garde sur d’éventuelles contaminations des cocotiers. Pour notre travail nous avons terrassé, chargés, transportés, des milliers de mètres cubes de terre, nous étions journalièrement couvert de poussière de terre, nous savon aujourd’hui avec certitude que l’atoll à été contaminé ainsi que les centaines de cocotiers abattus.


Aujourd'hui avec le recul et les connaissances acquissent, je me pose des questions concernant l’état sanitaires des cœurs de cocotiers, sont-ils contaminés par des retombées de particules ionisantes, l'eau du lagon dans laquelle je lave ma gamelle après les repas, où je me baigne pour me rafraîchir, le sable de la plage sur lequel je m’allonge les jours de repos et enfin le matériel que j’utilise tous les jours dans l’exercice de mon travail est-il exempt de particules ionisantes ?

 

Sur l'atoll de Totégégie, nous vivons sous la tente et sans eau courante. Nous récupérons l'eau de pluie pour la toilette. L’eau est stockée dans des bidons de 200 litres à l'air libre, air peut être contaminé lui aussi par des particules ionisantes ainsi que l’eau de pluie. Quand l'eau se fait rare, je suis contrait de me laver après le travail au trichlore avec pour effet immédiat et visible la perte des poils sur les membres supérieurs et inférieurs. Toujours aucune information sur les risques liés aux essais nucléaires, aucun port de dosimètre, aucune protection particulière et pourtant ! Loin de moi l’idée que le nucléaire est dangereux. Pour ma part je fais totalement confiance aux autorités militaires et civiles du CEA comme la majorité des militaires présents. Lors de déplacement en avion, je fais plusieurs fois des escales de plusieurs heures sur les atolls de Mururoa et de Fangataufa.

 

Durant mon séjour sur l’atolls de Totégégie je n’ai pas connu ou eu connaissance de personnel affecté à l’évaluation de la qualité de l'air, de l'eau du lagon, de l'eau de l'océan ou de détecter les éventuelles retombées de particules ionisantes sur la végétation environnante, sur notre matériel utilisé tout les jours pour notre travail, ou sur le sable des plages de l'atoll.


Durant mon séjour, aucun suivit médical sur d'éventuelles contaminations. Jamais suivit médicalement à titre préventif sur le site de Hao et encore moins sur Totégégie pas plus qu'à Papéété, à Paris ou à Toulouse lors de ma nouvelle affectation au 45e Bataillon du Génie de l'Air à Balma.


Le 22 avril 1999, en réponse à mon courrier sur de légitimes interrogations concernant ma santé, monsieur Michel Jaud administrateur civil hors classe du cabinet du ministre des armées affirme par courrier que je n'était pas classé personnel directement affecté aux travaux sous rayonnements ionisants, en outre les zones fréquentées bénéficiaient d'une surveillance d'ambiance dont les résultats dans mon cas n'ont jamais atteints un niveau significatif. « L'examen des relevés atmosphériques ne fait apparaître que des valeurs négligeables, vous n'avez couru aucun risque de contamination ».

 

Comment affirmer que je n'ai couru aucun risque alors que manifestement l’archipel des Gambier et l’île de Mangaréva et donc inéluctablement l'atoll de Totégégie étaient fortement contaminés par des retombées ionisantes et parfaitement connus des autorités civiles et militaires depuis le premier tir nucléaire aérien.


Aujourd'hui je ne peux pas dire que je souffre de maladies graves, depuis le 10 juin 1998 (51 ans) je suis en retraite pour invalidité.


 

19/09/2006 Henri Coussole



Mes documents personnels


CHANT DES SAPEURS

-=-=-=-=-=-=-=-


Refrain : Les Sapeurs du Génie, où sont-ils donc? Les voici

A la table comme au lit, oui comme au lit, oui comme au lit

A la table comme au lit, vive les Sapeurs du Génie

Au bordel comme au boxon, vive notre formation

Avec une femme dans son lit, vive la 115ème du Génie.


-1-

Pour faire un très bon Sapeur

Pour faire un très bon Sapeur

II ne faut pas avoir peur, pas avoir peur

Pour faire un très bon Sapeur, il ne faut pas avoir peur.


-2-

...Un bon Caporal,….

Il faut être bête et brutal.


-4-

un bon Sergent-chef…

Faut avoir la gorge sèche....


-6-

...un bon Lieutenant…

Faut être jeune et élégant …


-8-

Un bon Commandant…

Faut aimer les bonnes d’enfants

-10-

...un bon Général…

Faut savoir monter à cheval...



-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

-3-

un bon p'tit Sergent…

Faut savoir foutre quatre crans


-5-

un bon adjudant…

Faut savoir aimer le vin blanc…


-7-

...un bon Capitaine...

Faut avoir une bonne bedaine…


-9-

un bon Colonel…

Faut être un pilier de bordel…